Assemblée législative de transition du Burkina Faso
Assemblée législative de transition
Économie : le gouvernement présente le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuel 2026-2028
L'Assemblée législative de transition a examiné et approuvé en sa séance plénière du lundi 30 juin 2025, le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuel (DPBEP) 2026-2028, une feuille de route essentielle pour l’avenir économique du pays. C’était sous la présidence du 4ᵉ Vice-président, Daouda DIALLO.
Ce document stratégique, outil de cadrage macroéconomique, budgétaire et financier, vise à renforcer la discipline des finances publiques. Il établit une trajectoire claire, en parfaite adéquation avec les indicateurs macroéconomiques et financiers nationaux. Aboubakar NACANABO, le ministre en charge de l’Économie, a dressé un tableau détaillé de la situation actuelle et des perspectives. Selon lui, l’exécution du budget 2025 se poursuit dans un contexte sécuritaire certes préoccupant, mais marqué par une dynamique encourageante de reconquête territoriale et la perspective d’une campagne agro-pastorale favorable. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’activité économique burkinabè devrait connaître une croissance de 6,0 % en 2025, surpassant les 5,0 % enregistrés en 2024. Au 31 mai 2025, le Burkina Faso a mobilisé 1 293,9 milliards de FCFA de recettes, atteignant un taux de réalisation de 39,5 % par rapport à l’objectif annuel. Cette performance représente une augmentation significative de 10,5 % par rapport à la même période en 2024, soulignant l’efficacité des efforts de recouvrement, notamment des recettes ordinaires, qui représentent 96,2 % du total. En ce qui concerne les dépenses, à fin mai 2025, l’exécution budgétaire s’élève à 1 387,8 milliards de FCFA, soit un taux de 38,4 %. Bien que légèrement en deçà de la cible, le gouvernement reste engagé à optimiser l’utilisation des fonds. Le DPBEP 2026-2028 s’inscrit pleinement dans la dynamique de la Politique nationale de développement (PND) 2026-2030, actuellement en cours d’élaboration. Il s’articule autour de six axes stratégiques majeurs qui guideront l’action gouvernementale pour les années à venir : paix et stabilité socio-politique, autosuffisance alimentaire, développement d’un capital humain de qualité, développement d’infrastructures économiques résilientes et adéquates, développement d’un tissu industriel à fort effet d’entraînement, bonne gouvernance économique, administrative et locale. Les projections budgétaires du DPBEP 2026-2028 sont ambitieuses, mais réalistes, foi du ministre chargé des finances. Elles tablent sur un taux de croissance robuste de 7,2 % en 2026. Les recettes budgétaires totales devraient atteindre 3 431,5 milliards de FCFA en 2026, 3 732,5 milliards de FCFA en 2027 et 4 090,5 milliards de FCFA en 2028, marquant une progression annuelle moyenne de 9,2 %. Quant aux dépenses, elles sont évaluées à 3 918,3 milliards de FCFA en 2026, 4 262,8 milliards de FCFA en 2027 et 4 666,7 milliards de FCFA en 2028, soit une augmentation annuelle moyenne de 9,1 %. L’épargne budgétaire est également en nette amélioration, prévoyant 673,7 milliards de FCFA en 2026, puis 857,1 milliards de FCFA en 2027 et 1 123,8 milliards de FCFA en 2028. Le déficit budgétaire, quant à lui, devrait se maintenir à un niveau maîtrisé, représentant environ 3,0 % du PIB sur toute la période. Il sera financé par des ressources de trésorerie, notamment des emprunts liés à des projets et programmes, ainsi que des emprunts obligataires, dont les modalités seront définies par la Stratégie de gestion de la dette à moyen terme (SDMT) 2026-2028. Le ministre NACANABO a souligné l’importance de la bonne gouvernance et de la mobilisation effective des ressources pour atteindre ces objectifs ambitieux. « Les résultats envisagés ne pourront être atteints qu’à condition que les perspectives de mobilisation des ressources soient réalisées et que la bonne gouvernance soit le leitmotiv de l’ensemble des acteurs », a-t-il affirmé. Des réformes vigoureuses seront mises en œuvre pour exploiter pleinement le potentiel fiscal du pays. La séance plénière s’est conclue par un débat général, où les députés ont pu poser leurs questions et partager leurs suggestions, notamment concernant la diversification des sources de revenus et l’orientation des fonds vers les secteurs les plus porteurs pour l’économie nationale. Le Burkina Faso, avec le DPBEP 2026-2028, se dote d’un cadre solide pour bâtir un avenir plus stable et prospère.